Quand Jalabert et la ONCE tuaient le suspense au Tour de Valence

Sports | L'édition 1996 du Tour de Valence est marquée par une échappée de sept coureurs, dont 5 membres de la même équipe, qui ridiculisent le peloton, rejeté à 11 minutes. Un quart de siècle plus tard, cet exploit suspect, en plein coeur des années EPO, suscite encore bien des questions...

De Tagtik

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Nous sommes le 27 février 1996, jour de la première étape du Tour de la Communauté de Valence, disputée entre Calpe et Calpe, sur une distance de 153 km. Au départ de cette épreuve à étapes très prisée en début de saison, le grand favori s'appelle Laurent Jalabert. L'année précédente, il a tout gagné : Paris-Nice, le Critérium international, le Tour de Catalogne, Milan-Sanremo, la Flèche Wallonne et le classement général de la Vuelta (avec cinq victoires d’étape) sont venus garnir son palmarès.

Jalabert est au sommet de son art quand il se présente au départ de la 'Volta a la Comunitat Valenciana'. A 27 ans, il n’est plus seulement un sprinteur redoutable : lors de la saison 95, il a signé une victoire d’étape légendaire à Mende, sur le Tour de France et échoué au pied du podium de cette Grande Boucle, dominée par Miguel Indurain. 

O.N.C.E. fait le ménage

Dès la première étape du Tour de Valence, l'équipe de Jalabert, la redoutable O.N.C.E, va faire le ménage. Cinq hommes de la formation de Manolo Sainz font exploser le peloton dès le km 25. Dans les longs faux plats la première ascension de la journée, le Coll de Rates, Jalabert demande à ses équipiers de mettre les gaz. Le premier relais est assuré par Alberto Leanizbarrutia, au pied du petit col. Viennent ensuite Aitor Garmendia, puis Mariano Rojas avec Jalabert bien calé dans sa roue. Quelques centaines de mètres plus haut, ils ne sont plus que sept hommes en tête : cinq coureurs de la ONCE (Jalabert, Garmendia, Rojas, Roberto Sierra et Inigo Cuesta), accompagnés par Lance Armstrong et Laurent Dufaux.

Un contre-la-montre par équipes de 125 km

La machine ONCE enchaîne ensuite les relais avec une facilité déconcertante et s'offre un contre-la-montre par équipe de 125 km. Malgré le travail de la Mapei d'Abraham Olano et de la Telekom de Jan Ulrich, l'écart se creuse irrémédiablement : 5 minutes au km 81, 8 minutes au km 117.

Sur la ligne d'arrivée, à Calpe, Laurent Jalabert devance facilement Armstrong et Dufaux de quelques longueurs. Les quatre équipiers de Jalabert, le devoir accompli, se sont relevés un peu avant l'arrivée. Inigo Cuesta, Mariano Rojas, Aitor Garmendia et Roberto Sierra finiront avec Jalabert aux cinq premières places du classement général final. Le peloton réglé par Mario Cipollini termine ... à 11 minutes, au terme d'un des plus célèbres coup de Trafalgar de l'histoire...

De nombreuses questions...

Plus de 25 ans plus tard, l'exploit de l'équipe ONCE et la domination de son leader posent toujours de nombreuses questions. L’ancien coureur, devenu consultant pour France-Télévisions et son directeur sportif de l'époque ont en effet vu plusieurs affaires de dopage les rattraper. Dans le milieu, personne n'est dupe : comment Jalabert aurait-il pu échapper, seul, au système mis en place par Manolo Saiz et son staff médical à la ONCE? En 2103, le journal l'Equipe révèlera que Jalabert était bien positif à l'EPO, comme des dizaines d'autres coureurs, sur le Tour 1998.


Lors de cette triste Grande Boucle 1998, marquée par l'affaire Festina, Laurent Jalabert, revêtu du maillot de champion de France, avait pris la tête de la contestation lors de la grève de Tarascon-sur-Ariège avant de se retirer dans les Alpes, avec toute son équipe ONCE et toutes les autres formations espagnoles.

Une des dernières courses de Rojas 

Quelques mois plus tard, Mariano Rojas, troisième de ce Tour de Valence et compagnon de chambre de Laurent Jalabert, perd la vie dans un accident de voiture. Alors qu'il se rend aux championnats d'Espagne, sa voiture entre en collision avec un camion et est percutée par une autre voiture. Il est évacué dans un état désespéré vers l'hôpital de Murcie. Deux jours plus tard, il meurt de ses blessures. Mariano Rojas était le frère de José Joaquín Rojas, coureur professionnel depuis 2006.

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