Les plus grands sportifs belges : Johan Museeuw devient le Lion des Flandres dans l’Enfer du Nord
Au cœur des années 90, Johan Museeuw fait partie des plus grands. Champion du monde en 1996, vainqueur de la Coupe du Monde en 1995 et 1996, il remporte quelques grandes classiques et plusieurs monuments comme Paris-Roubaix, le Tour des Flandres, l’Amstel Gold Race ou encore la Flèche Brabançonne.
Leader né, force de la nature, Museeuw est le genre de coureur qui avance au panache. La victoire en 1996 à Paris-Roubaix, lors duquel il arrive sur le vélodrome roubaisien en compagnie de deux équipiers, Bortolamo et Tafi et gagne sans aucun sprint, avait laissé un goût de trop peu au public qui jugeait cette victoire peu glorieuse. Museeuw avait donc à cœur de régler ça.
Au bord de l’amputation
En 1997, le Belge termine troisième de l’épreuve et revient en 1998 bourré d’ambitions. Mais les conditions sont dramatiques avec de la pluie, de la boue et, dans la trouée d’Aremberg, il chute. Les conséquences sont terribles pour lui : fracture de la rotule. Pire, la plaie s’est infectée et on craint même devoir amputer le cycliste. A 32 ans, beaucoup estiment que cela sent la fin de carrière pour Museeuw.
Mais le coureur de la Mapei est plus fort que cela et parvient à surmonter cette épreuve. Après de longs mois de convalescence et de rééducation, il reprend la saison 1999 avec succès, remportant la course A Travers la Belgique (aujourd’hui A Travers la Flandre) et obtenant un podium à Kuurne et au Tour des Flandres.
Victoire en solitaire
Museeuw semble bien de retour au moment de commencer la saison 2000. Au printemps, il s’adjuge le circuit Het Volk puis la Flèche Brabançonne. Au moment de retourner à Roubaix, certains veulent croire en un fabuleux exploit… ce que le Belge réalisera !
Parti en solitaire à 53 km de l’arrivée, il s’est lancé dans une échappée totalement folle. "C'était, je crois le moment juste", a affirmé Museeuw à son arrivée. "D'abord parce que j'avais beaucoup d'équipiers derrière, et je sais que Tafi, Zanini, Steels ont beaucoup travaillé, ensuite parce qu'Andreu comptait aussi quatre US Postal dans ce groupe. Je savais que la poursuite serait compliquée, et même si c'était long, j'ai préféré y aller. J'ai vite vu qu'Andreu était fatigué, j'ai dû le laisser..."
A l’arrivée, il conserve une poignée de secondes sur ses poursuivants. Montrant son genou au moment de passer la ligne d’arrivée, il exorcise cette blessure qui a failli lui coûter sa carrière et sa jambe. Et il décroche par la même occasion le surnom qui ne le quittera plus : le Lion des Flandres.
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