Les plus grands sportifs belges : Serge Reding, le Belge le plus fort de l’histoire
Aujourd’hui, les jeunes enfants rêvent de football, de basket, de tennis ou même de hockey. Mais dans les années 50, Serge Reding rêvait lui de bien autre chose : soulever des poids. En 1959, à 18 ans, le Bruxellois commence l’haltérophilie, une discipline qui demande une force presque surhumaine pour titiller les sommets.
Au début, avec ses 90kg, Serge Reding ne pèse pas bien lourd. D’ailleurs, lors de son service militaire, il termine dernier des championnats de Belgique lors de sa première participation. Mais petit à petit, le colosse d’Auderghem va progresser et gagner en masse musculaire, celle-là même qui lui permet de soulever ses poids et ses rêves.
Bibliothécaire et médaillé olympique
En 1964, le service militaire terminé, il commence à travailler à la Bibliothèque Royale de Belgique, à Bruxelles. Son gabarit ne passe pas inaperçu dans les rayonnages, encore plus après sa participation aux Jeux Olympiques de Tokyo la même année lors desquels il terminera dixième.
Mais c’est quatre ans plus tard qu’il atteindra le sommet de sa carrière, touchant du bout des doigts le sacre olympique. A Mexico, le superpoidslourd, qui présente 140kg sous ses 173 cm, a fort à faire quand on voit le plateau : Leonid Zhabotinsky, tenant du titre et triple champion du monde, l’Américain Joseph Dube, les Allemands de l'Est Manfred Rieger, double médaillé européen, et Rudolf Mang. Le Soviétique terminera devant avec 572,5 kg soulevés. Reding finira derrière lui avec « seulement » 555 kg arrachés à la gravité.
Décès prématuré
Mexico, c’est le plus grand moment de sa carrière. A Munich, quatre ans plus tard, la prise d’otage sanglante des athlètes israéliens le touche énormément. Survenue la veille de la finale, celle-ci perturbe le Belge, très sensible, qui ne parvient à rien soulever. Malgré tout, son palmarès est impressionnant et il fut l’un des rares à pouvoir rivaliser avec les Soviétiques et les Allemands de l’est. D’une certaine manière, Reding incarnait l’occident en pleine guerre froide. Quatre fois vice-champion du monde, une fois champion d’Europe, il bat également dix records du monde.
En 1974, à Manille, il décroche son titre de vice-champion du monde mais tombe aussi amoureux d’une locale. Il décide de mettre un terme à sa carrière avant de décéder, dans des circonstances encore inexpliquées, l’année suivante. A ce jour, il reste le seul médaillé belge en haltérophilie aux Jeux Olympiques et le Belge le plus fort de l’histoire.
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