Absolem, le petit prodige de Liège est chez lui aux Ardentes

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Il représente fièrement le 4000 depuis des années et les Ardentes, c’est devenu son jardin. Absolem, le rappeur belge préféré de ton rappeur belge préféré, nous a accordé une interview. L’occasion de revenir sur ses premiers succès, sur son amour pour la scène belge et sur son dernier album, « Les yeux grands fermés ».

De Pickx

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Mine de rien, ça fait déjà près de dix ans que tu as sorti tes premiers morceaux. Quand tu regardes dans le rétro, qu'est-ce que tu penses de ta carrière et de ce que tu es devenu ?

Absolem : Franchement, ça dépend de mon humeur du jour mais en général, il y a quand même de la fierté. Parce que quand j'ai sorti mes premiers projets, c'était pas gagné d'avance. Je suis content de ne pas avoir lâché et de m'être amélioré, d'avoir atteint les objectifs que j'aurais aimé atteindre. Juste d'avoir amélioré ma musique et de ne pas avoir abandonné. Parce que le plus dur, dans les carrières sportives ou artistiques, c'est de ne pas abandonner, d'être constant et de continuer à y croire. C'est juste ça qui fait que les gens finissent par en vivre un jour ou l'autre.

Tu penses que le gars que tu étais à 18-19 ans serait fier de toi aujourd'hui ?

Absolem : Ouais, de ouf même. Je crois qu'il aurait pu arrêter le rap avant, mais il serait fier de voir tout ce que j'ai déjà accompli. Parfois, je me dis que si j'avais eu la vision que j’ai aujourd’hui plus jeune, j'aurais accéléré le processus et fait d'autres choix dans ma vie. Mais il faut vivre et prendre le temps de vivre les choses. Heureusement que je n’ai pas tout eu tout de suite. C'est mieux que les choses se développent et se passent bien quand on a un esprit un peu plus posé, pour pas tomber dans les travers du succès.

Au fur et à mesure de tes projets, on sent vraiment que tu as pris en maturité et en sincérité artistique. Du rappeur ego trip, tu es passé à quelqu’un qui ose parler de ses vulnérabilités. Qu'est-ce que tu en penses ?

Absolem : Je suis totalement d'accord. C'était vraiment la mission de parler de soi, d'être plus sincère. Je pense que ça a commencé avec mon EP « Leur Dire », en 2022. À partir de ce moment-là, ça a débloqué plein de choses au niveau de ce que j’osais écrire. Les retours que je reçois des gens a changé aussi. Ce n'était plus juste "waouh, t'es un bon rappeur", mais c'est devenu plus personnel. Avec l'âge, j’ai moins de difficulté à parler de certaines choses. Il y a eu Netflix aussi, le tournage de "Nouvelle École", qui m'a fait réaliser que ce genre de monde n'était pas pour moi. Je me suis dit que j’allais faire ce qui me plaît. À partir de ce moment-là, il y a eu un déclic et une nouvelle manière de concevoir les textes.


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Tu as mal vécu l'expérience de "Nouvelle École" sur Netflix ? (NDLR : Absolem a participé au casting l’émission mais n’a pas été sélectionné pour faire partie de l’aventure)

Absolem : En soi, oui et non. Je savais bien que ce genre de format n'était pas pour moi. Les gens aiment bien vite te placer dans une case. J'y allais sans attentes, mais ça m'a fait réaliser que cette partie de l'industrie musicale ne me convenait pas. Moi, je ne suis pas fait pour aller à la Star Academy. Ce sont des formats et des manières de considérer la musique qui ne me correspondent pas trop. Après, sur le moment, quand tu te fais éliminer, c'est sûr que c'est désagréable. Mais j'ai relativisé et ça m'a donné de la force.

Revenons à tes débuts. Comment es-tu tombé dans le rap à Liège ?

Absolem : J'ai toujours écouté du rap, depuis que je suis petit. Quand j'étais adolescent, j'ai rencontré un mec avec qui j'ai commencé le rap. Son cousin, qui vivait à Bruxelles, était à fond dans le rap. Par cet intermédiaire, j'ai découvert plein de rap belge et j'ai commencé à écrire mes premiers textes avec lui. Il s'appelle Snatch, il fait encore des instrus. J'aimais bien Oxmo Puccino, Busta Flex, Disiz la Peste, et du côté anglophone, des artistes comme 50 Cent et Eminem. Plus tard, j'ai découvert beaucoup de rappeurs français et belges grâce à YouTube.

Comment s'est passée ta rencontre avec Slyder, avec qui tu as formé Hesytap Squad ?

Absolem : On s'est rencontrés à l’école. A l’époque, c’était pas trop la mode de rapper, on était que trois à le faire avec Slash, lui et moi. Alors on a formé un groupe. On a sorti un projet en 2017. Avant ça, on avait sorti quelques sons sur YouTube. À Liège, il y avait beaucoup d'open mics et d'événements, donc on jouait partout. On a décroché des dates à gauche et à droite. On a sillonné toute la Wallonie en acceptant tout ce qui passait. Souvent gratuitement, juste parce qu'on aimait trop faire des concerts. On a ouvert les Ardentes en 2015, c'était super symbolique pour nous. À la fin, Slyder est parti voyager en Amérique du Sud, et j'ai commencé à faire de la musique tout seul. J'ai rencontré Dee Eye (son producteur) et depuis, tous mes projets solo sont produits par lui. Il y a une facilité à faire de la musique ensemble et une bonne entente. J’habite dans une coloc à Bruxelles avec lui et d’autres potes artistes, on a un studio dans la cave où on fait tout nous-mêmes.

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Ton dernier projet, "Les yeux grands fermés", semble marquer une étape dans ta maturité artistique. Tu sembles avoir trouvé ta personnalité musicale. Qu'est-ce que tu en penses ?

Absolem : Merci beaucoup ! Ça fait super plaisir. C'est plus fluide et je m'en fous plus du regard des autres. Je me considère toujours comme un jeune rappeur, même si je sens que mes textes sont plus mûrs. Dans "Les yeux grands fermés", on sent encore le train de vie d'un jeune en mode rock'n'roll, mais avec plus de réflexion et d'introspection. Mais c’est vrai que j'ai trouvé une certaine patte musicale. Le fait de travailler avec Dee Eye, ça change aussi les choses. Il connaît plein de rappeurs et aime bien le rap, donc il a un avis pertinent. On fait des allers-retours sur les textes et les instrus, ce qui nous permet de tirer le meilleur de nos collaborations. Plus on travaille ensemble, plus ça devient fluide.

Depuis que tu as commencé, tu es très productif avec environ un projet par an. Tu n'as jamais de perte d'inspiration ou de sentiment de lassitude ?

Absolem : Si, ça m'arrive. Après chaque projet, je prends du temps pour vivre. J'ai besoin de nouvelles expériences pour revenir avec des idées fraîches. J'ai repris l'écriture récemment et ça revient bien. Il faut garder le plaisir de créer sans stress.

Tu as fait la première partie de Caballero & JeanJass à l'Olympia, ça a dû être incroyable. Qu'est-ce que ça a représenté pour toi ?

Absolem : Jouer à l'Olympia, c'était un rêve. Découvrir la salle vide, voir mon nom en lettres rouges, c'était incroyable. Ça donne beaucoup de force intérieure et de crédibilité. C'est un honneur et un plaisir de jouer dans des salles prestigieuses comme celle-ci.

Justement, Caballero et JeanJass t’ont souvent soutenu. Il y a eu une vraie connexion. Quel impact cela a-t-il eu sur toi, en termes d’inspiration ou d’exposition ?

Absolem : Franchement, c'est cool parce que ce sont deux tontons du rap belge. Ce sont des artistes qu’on écoutait quand on était adolescents et qui nous ont beaucoup inspirés. Ils s'intéressent à tout ce qui se fait, surtout en Belgique, ce qui est vraiment génial. À un moment donné, ils nous ont donné de la force via Dee Eye qui produisait pour nous et pour eux. On s’est souvent croisés dans les studios et on a sympathisé, puis on a fait de la musique ensemble. C'est cool de voir qu'ils soutiennent les artistes qui sont motivés et qui font du bon son. Comme ils l'ont dit dans une interview, le rap est un sport d'équipe, et je suis totalement d'accord avec ça. C'est vraiment plaisant de voir des gens qui ont ouvert des portes et qui transmettent le flambeau aux plus jeunes de manière pertinente.

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Tu as joué plusieurs fois aux Ardentes. Qu'est-ce que ça fait de jouer dans un festival de rap aussi important, surtout dans ta ville ?

Absolem : C'est un plaisir à chaque fois. Les Ardentes, c'est un festival lié à mon histoire, ma ville. C'est cool de voir que Liège a un festival internationalement reconnu. C'est aussi génial qu'ils mettent en avant des artistes locaux. Représenter Liège et voir la ville briller, c'est une grande fierté.

Quels sont tes projets pour le futur proche ?

Absolem : Faire un maximum de dates avec "Les yeux grands fermés", mon dernier projet. Je vais jouer aux Ardentes et à Dour, puis d'autres dates à la rentrée. J'espère sortir de nouveaux projets bientôt. On travaille sur des choses excitantes, mais je veux d'abord défendre mon dernier projet en live.

Dernière question : qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour le futur ?

Absolem : Continuer à progresser, faire ce qui me plaît, et vivre de ma musique sans stress. Construire une vie stable avec la musique serait la meilleure chose qu'on puisse me souhaiter.

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