Steven Spielberg, un réalisateur de talent qui s'est inspiré des plus grands

Le premier film que Spielberg a vu était 'Sous le plus grand chapiteau du monde', un film de 1952 de Cecil B. DeMille, un réalisateur devenu célèbre à l'époque du cinéma muet. Spielberg a à peine trois ans à l'époque, mais ce film qui prend place dans un cirque itinérant va immédiatement l'enchanter et l'aspirer dans le monde du cinéma. Il était particulièrement fasciné par l'idée des trains, si bien qu'enfant, il imitait des scènes avec ses jouets. Plus tard, il se réappropriera de tels plans, par exemple la scène de poursuite dans 'Indiana Jones et la dernière croisade'. Adolescent, Spielberg reconstituait des scènes avec de petites figurines, qu'il faisait ensuite bouger et qu'il filmait. Ensuite, il montrait les résultats à ses amis scouts.

Spielberg a toujours été une éponge et un caméléon. Quand il est arrivé à Hollywood, il s'est laissé délibérément enfermer lors d'une visite des studios Universal. Ainsi, il a pu fouiner un peu partout, et les patrons du studio ont fini par lui donner un emploi d'homme à tout faire. C'était pour lui le moyen idéal de se familiariser avec tous les aspects de la réalisation d'un film.

Dès le début de sa carrière, Spielberg n'a pas caché qu'il avait beaucoup appris de réalisateurs tels que Michael Curtiz ('Casablanca'), Stanley Kubrick et Alfred Hitchcock. Ce dernier a été particulièrement influent avec son film 'Les oiseaux' : maître du suspense, Hitchcock a appris au jeune Spielberg comment faire monter la tension, et ce sans montrer d'où vient la menace. Une technique qu'il a parfaitement appliquée dans ses films à succès 'Les Dents de la mer' et 'La guerre des mondes'. La caméra ne filme pas directement la menace, mais les visages des protagonistes, sur lesquels on peut voir la peur.

Une autre grande source d'inspiration était Stanley Kubrick. Un réalisateur qui n'avait pas peur d'expérimenter et qui a abordé des thèmes très divers. De son grand classique de science-fiction '2001 : l'Odyssée de l'espace' au très dur 'Full Metal Jacket'. Cette diversité est une chose que Spielberg a également recherchée. Le résultat est que son style ne rentre pas dans des cases.

Certaines caractéristiques reviennent cependant très souvent dans son œuvre : le fantastique et le suspense. Spielberg est passé maître dans l'art de créer un univers passionnant, qu'il s'agisse de vie extraterrestre ('E.T.' et 'Rencontres du troisième type'), des profondeurs obscures de la mer ('Les Dents de la mer') ou de donner vie à des dinosaures ('Jurassic Park').

Mais une de ses sources d'inspiration est James Bond, plus précisément le film 'James Bond 007 contre Dr No' de Terence Young sorti en 1962. Spielberg a d'ailleurs lui-même proposé ses services pour réaliser un film de James Bond, mais sa candidature fut rejetée. Qu'à cela ne tienne, il a ensuite créé son propre héros, Indiana Jones, une franchise qui combine action, aventures et fantastique.

Ce qui explique que Spielberg soit si fort, c'est qu'il ne se limite pas à mettre des personnes en chair et en os dans les rôles principaux. Le personnage peut aussi bien être un requin, un alien ou un T-Rex. Et bien que les effets spéciaux des années 80 et 90 étaient loin d'être aussi avancés qu'aujourd'hui, on y croit toujours !

En termes de cinématographie, 'Lawrence d'Arabie', une épopée dans le désert réalisée par David Lean, et le western 'La Prisonnière du désert' de John Ford ont eu une grande influence. Les larges plans panoramiques et les décors grandioses que le jeune Spielberg voyait dans ces films ont été repris plus tard dans nombre de ses films. Par exemple, dans 'Rencontres du troisième type' et 'Cheval de guerre'.

Mais le réalisateur américain d'origine juive adopte également une approche réaliste, comme dans 'La liste de Schindler' et 'Il faut sauver le soldat Ryan', deux films emblématiques qui ont révélé sa fascination pour la Seconde Guerre mondiale. Tout comme la série acclamée de HBO 'Band of Brothers' et sa suite. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ces trois réalisations se sont suivies dans les années 90. C'était une réponse du réalisateur à ses détracteurs qui lui reprochaient de faire des films à spectacle peu engagés. Une critique que l'on n'entendra plus par la suite. À 75 ans, Spielberg est devenu une icône hollywoodienne largement appréciée et respectée.

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