Le côté obscur de la mode au cinéma

Si le strass et les paillettes des podiums font rêver aux quatre coins du monde, la mode n’en est pas moins un milieu difficile qui mène la vie dure aux mannequins. Des pratiques souvent dénoncées, relayées par plusieurs réalisateurs qui se sont penchés sur la question, avec sérieux ou préférant la dérision.

A l’occasion de la sortie en VOD du film Zoolander 2 dans le catalogue à la demande de Proximus TV, nous revenons dans ce dossier sur ces films marquants qui nous plongent dans le quotidien infernal des mannequins.

Sortie en 2001, cette comédie de Ben Stiller met en scène Derek Zoolander (incarné par lui-même), un célèbre mannequin exubérant. Alors qu’il est sur le point d’être couronné Top model de l'année pour la quatrième fois, il voit le trophée remis aux mains d’un jeune et ambitieux challenger : Hansel (Owen Wilson). Tombé de son piédestal, il devient égérie d’une nouvelle ligne de vêtements dénomée "Derelicte".

En dépeignant la mode comme un univers tout à fait futile, Ben Stiller y dénonce avec précision de nombreuses pratiques, sur le ton de la farce. De nombreuses stars du milieu de la mode figurent au casting, comme Milla Jovovich (en photo), Claudia Schiffer, Tommy Hilfiger, Tom Ford, David Bowie, un certain Donald Trump, Christian Slater ou encore Natalie Portman.

Quinze ans plus tard, Ben Stiller a remis le couvert, emmenant toute l’équipe du film à Rome, afin que Zoolander 2 soit tourné dans des décors mythiques comme le Forum, le Panthéon, les Thermes de Caracalla, le Palais de Venise, le musée Macro, le Tibre, le Palais des Congrès ou encore les légendaires studios Cinecitta.

Derek et son rival/meilleur ami Hansel, évincés de l’industrie de la mode suite à une terrible catastrophe, mènent des vies de reclus aux deux extrémités du globe. Mais lorsqu’un mystérieux assassin cible des popstars célèbres, les deux has-been des podiums se rendent à Rome pour reconquérir leur couronne de super mannequins et aider la belle Valentina (incarnée par Penelope Cruz), de la Fashion Police d’Interpol, à sauver le monde. Et la mode.

Le film a suscité l’intérêt du public bien avant sa sortie. Pour preuve, la bande-annonce a battu le record pour une comédie, puisqu'elle a été vue plus de 52 millions de fois en une dizaine de jours ! Une fois n’est pas coutume, l’idole des adolescentes Justin Bieber fait preuve d’auto-dérision pour jouer son propre rôle en ouverture du film.

Zoolander 2 est actuellement disponible dans le catalogue à la demande de Proximus TV.
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Récemment sorti sur nos écrans, le drame The Neon Demon de Nicolas Winding Refn, en compétition au dernier festival de Cannes, met en scène Jesse, une orpheline qui débarque à Los Angeles afin de concrétiser son rêve de devenir mannequin.
Alors que son ascension est jugée trop fulgurante aux yeux de ses concurrentes, la jeune femme au visage d’ange suscite la convoitise, ce qui l’isole des autres. Le film prend une tournure horrifiante quand les envieuses deviennent des monstres macabres, déterminées à lui voler sa beauté. Une manière gore pour par le réalisateur de Drive de dénoncer ainsi le culte extrême de la beauté.

Pour son second film (après L’amour dure trois ans) Frédéric Beigbeder adapte une nouvelle fois l’un de ses romans, intitulé Au secours pardon, qui se concentre sur les pratiques peu catholiques d’un chasseur de tête (ce qu’on appelle un « model scout») envoyé en Russie par la marque L’Idéal (en clin d’œil à L’Oréal) pour dégoter sa nouvelle égérie. Un prétexte pour dénoncer avec cynisme l’industrie cosmétique et les critères de beauté imposés aux mannequins.

Ayant quant à lui travaillé dans le monde de la publicité, Frédéric Beigbeder a choisi Gaspard Proust pour incarner le personnage d’Octave Parango, qui était interprété par Jean Dujardin dans 99 Francs. L’auteur et cinéaste a également fréquenté les top model dès son jeune âge, car son père était ami avec plusieurs directeurs de grandes agences.

Lire plus : Rencontre avec Frédéric Beigbeder pour la sortie de L’Idéal.

En 2005, Diane Kruger a tourné ce film sorti en toute discrétion signé de la réalisatrice Fabienne Berthaud. Un drame filmé à la manière d’un faux documentaire qui démontre la cruauté des castings et les conséquences désastreuses que peuvent avoir la fin de cette vie glamour. Fragile, le personnage de Frankie se retrouve à la retraite, à l’âge où les jeunes adultes débutent normalement leur vie professionnelle. Diane Kruger a  pu apporter son témoignage pour l’écriture du film, car elle a elle-même fait ses débuts en tant que mannequin.

Frankie, 26 ans, ange blond à la beauté froide et fragile, vient d'être hospitalisée dans une clinique psychiatrique où elle se reconstruit peu à peu...
Mais qu'est-il arrivé à Frankie pour qu'elle en arrive là ? Son histoire est celle d'un mannequin qui n'est plus assez jeune, plus assez belle... Dans un monde de paillettes et de faux semblants, où règnent la jeunesse et l'éphémère, Frankie ne trouve plus sa place.

Actuellement sur nos écrans, ce documentaire montre la réalité des agences de mannequin en se consacrant à l’histoire de John Casablancas, qui a créé l’agence Elite dans les années 70 et inventé le concept de « super Top model ». Si des noms comme Naomi, Cindy, Linda, Iman, Gisèle ou Kate font aujourd’hui partie de la culture populaire, c’est en grande partie grâce à lui. Il a vécu la vie dont beaucoup rêvent, entouré de glamour et de beauté.
Mort en 2013, John Casablancas a pu voir le film qui lui a été consacré avant de décéder.

Issue d'une famille de nomades somaliens, Waris connaît une enfance rude mais heureuse entourée des siens. Quand son père décide de la marier à l'âge de 13 ans, Waris prend la fuite, traversant le désert au péril de sa vie. Sgrand-mère lui fait quitter le pays en lui trouvant un poste de "bonne à tout faire" à l'ambassade de Somalie, à Londres. Waris y travaille pendant 6 ans, telle une esclave, totalement recluse et coupée du monde extérieur.
Quand la guerre civile éclate en Somalie, l'ambassade ferme. Travaillant dans un fast food, Waris est remarquée par un célèbre photographe de mode. Grâce à lui, elle rejoint une agence de mannequins et devient rapidement l'un des plus grands top model international.

Fleur du désert, ce drame sorti en 2010, est l’adaptation d’une histoire vraie, celle de Waris Dirie, qui a raconté son parcours dans un livre autobiographique, de son excision à l'âge de 5 ans jusqu'à son engagement humanitaire, en passant par sa carrière internationale de mannequin. C’est Liya Kebede (en photo), une top model éthiopienne, qui prend ses traits à l’écran.