Guerre en Ukraine : Quel impact pour l’esport ?
Les organisations russes désinvitées des plus grands circuits
Dans un premier temps, les équipes russes ont rapidement été bannies des plus grandes ligues esportives. Tout a commencé lorsque l’organisation légendaire Virtus.pro a été bannie du tournoi DOTA 2 GAMERS GALAXY à Dubaï. Peu après, ESL suivait le mouvement en annonçant que les équipes appartenant à des Russes n’étaient plus autorisées à participer à la 15e saison de l’ESL Pro League.
Une mesure qui concerne plus particulièrement Gambit et Virtus.pro, toutes deux détenues par des sociétés russes ayant des liens étroits avec le Kremlin. ESL n’est pas le seul organisateur de tournois à avoir pris une telle décision. BLAST a également annoncé que les organisations russes ne seraient plus invitées sur le circuit BLAST Premier.
Mais la mesure ne vise pas que les gros poissons que sont Gambit et Virtus.pro. Celle-ci est aussi applicable à des équipes plus petites comme Team Spirit et forZe. NAVI, dont le siège est situé en Ukraine, ne fait bien évidemment pas partie de la liste. Dans le même temps, ESL et BLAST ont également annoncé l’annulation de tous les duels et tournois dans la région CIS.
Point important : ESL a toutefois souligné que l’interdiction ne s’applique qu’aux organisations, et non aux joueurs. L’organisateur les invite donc à “participer sous un nom neutre, sans afficher leur pays, leur organisation ou leur sponsors.”.
Les acteurs des organisations concernées ont accepté ces conditions. Les joueurs de Gambit participeront donc à la quinzième saison de l’ESL Pro League en tant que “Joueurs”. Les membres de Virtus.pro ont choisi le nom “Outsiders”.
Le studio Epic Games a également pris des mesures. Le 11 mars, la Russie a été ajoutée à la liste des pays interdits de cash-prize lors des tournois Fortnite. Une décision qui implique que les joueurs professionnels russes devront donc se déplacer dans d’autres pays pour participer aux grandes compétitions, comme les Cash Cups ou les Fortnite Champion Series.
Les équipes ukrainiennes en difficulté
Bien sûr, la situation ne concerne pas seulement les équipes russes. Les acteurs et organisations ukrainiens sont évidemment les premiers touchés par le conflit. En raison des attaques sur les grandes villes, il est extrêmement difficile pour les joueurs et le personnel de poursuivre leur travail quotidien.
Les HellRaisers, par exemple, ont annoncé au début de l’invasion qu’ils cesseraient leurs activités tant que la guerre se poursuivrait. “Le projet HellRaisers ne peut pas continuer à fonctionner dans la situation actuelle, et est mis en attente jusqu’à la fin de la guerre. Nous ne savons pas combien de temps cela va durer. Restez en sécurité. Prenez soin de vous.” avait annoncé l’organisation sur Twitter. La structure ukrainienne continuera toutefois à payer son personnel.
NAVI a quant à elle décidé d’adopter une approche différente. L’organisation ukrainienne de renommée mondiale mène une campagne active sur les médias sociaux. La structure a par exemple rompu tous ses liens avec ses sponsors russes et collecte des fonds pour des œuvres de charité. La plupart des membres du personnel vivent à Kiev, le siège de l’organisation, et refusent de quitter le pays. Certains d’entre eux combattent même comme soldats dans l’armée, ou aident comme volontaires.
“Nous sortons les gens des zones les plus dangereuses et les aidons à trouver un abri. Avec nos voitures, des volontaires livrent chaque jour de l’aide humanitaire à Kiev et dans la région. Tous les vêtements NAVI sont distribués aux personnes qui passent la deuxième semaine dans des abris anti-bombes froids, aux enfants dans les hôpitaux et les orphelinats“, a déclaré NAVI. Tu parles d’une déclaration !
Des conséquences pour les joueurs casu
La guerre en Ukraine ne touche pas seulement les joueurs professionnels. Les joueurs russes ordinaires ne sont pas épargnés non plus. De nombreuses grandes entreprises ont décidé de ne plus proposer leurs services sur le territoire.
Microsoft, Nintendo et Sony ont tous retiré leurs consoles des rayons russes. La Nintendo Switch, la Xbox Series X et la PlayStation 5 ne sont donc plus disponibles. PlayStation Network n’est également plus accessible, tandis que l’eShop de Nintendo n’accepte plus les roubles russes.
Les streamers russes sont également au chômage. Twitch a annoncé quelques jours après le début du conflit que les streamers russes ne recevront plus de paiement de la part de la plateforme, autre conséquence des sanctions que les pays occidentaux ont imposées aux banques russes. PayPal n’est désormais plus une option, car ce service n’est plus disponible en Russie depuis la guerre.
La chute du rouble entraîne une hausse des prix dans toute la Russie. Même CS:GO n’est pas épargné. Les prix des clés CS:GO (utilisées pour obtenir des skins d’armes, n.v.) ont augmenté de plus de 50% après le début du conflit. Les prix d’autres articles du FPS de Valve, notamment les autocollants et les capsules, ont également fortement augmenté.
Les dons affluent
Outre les sanctions à l’encontre des équipes et des joueurs russes, un soutien financier est proposé à l’Ukraine à l’occasion du Louvre Agreement. Avec ses équipes partenaires (Astralis, BIG, Complexity, Evil Geniuses, ENCE, FaZe Clan, Fnatic, Furia, G2 Esports, Mousesports, Natus Vincere, Ninjas in Pyjamas, Team Liquid et Team Vitality), ESL a fait don de 125 000 dollars à un fonds d’aide à l’Ukraine.
La star de CS:GO, s1mple, a lui-même fait don d’une partie de ses gains à l’armée ukrainienne. Il est étroitement lié au conflit : l’Ukrainien a grandi à Kiev, et une partie de sa famille y vit encore. Le joueur NAVI a ainsi envoyé un don de 33 000 dollars.
Riot a collecté plus de trois millions de dollars pour des œuvres de charité. Le développeur a reversé à l’Ukraine l’intégralité des recettes des nouveaux skins Bee de League of Legends et des Battle Pass de VALORANT, Legends of Runeterra, Teamfight Tactics et Wild Rift. En outre, Riot a donné un autre million de dollars à Médecins sans frontières, à la Croix-Rouge polonaise et au Corps médical international à l’occasion de leur actions en Ukraine.
Et ces actions ne sont que la partie émergée de l’iceberg. De nombreux développeurs et éditeurs ont également apporté leur contribution. Supercell, The Pokémon Company, Bandai Namco, Ubisoft, CD Projekt, Bungie, Activision-Blizzard et SEGA ne sont que quelques-unes des nombreuses entreprises du secteur des jeux qui ont offert un soutien financier à l’Ukraine ces dernières semaines.
Ces actions ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan, mais il est agréable de voir le monde du jeu faire une déclaration en ces temps difficiles. Espérons que la misère prendra bientôt fin !
Regardez tout ce que vous aimez, où et quand vous voulez.