‘Divan 52’’ s’intéresse à l’évolution du métier de comédien avec Steve Brada et Laurent Capelluto

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Pour ce nouvel épisode de ‘Divan 52’’, Maxime Demière accueille l’influenceur Steve Brada et le comédien Laurent Capelluto. Une rencontre intergénérationnelle entre ces deux hommes belges au parcours différent. Pickx vous dévoile leurs points communs.

De Pickx

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Dans ce nouvel épisode de ‘Divan 52’’, Maxime Demière reçoit deux personnalités belges qui ont évolué sur des supports différents. La première s’est lancée sur TikTok et YouTube en postant des vidéos humoristiques, la deuxième est un homme de théâtre qui a percé à la fois dans le cinéma français et à travers la première production belge sur Netflix ‘Into the night’. D’un côté du canapé, on retrouve Steve Brada qui a su se démarquer sur les réseaux sociaux en tant qu’influenceur depuis le confinement et de l’autre nous avons Laurent Capelluto qui est acteur depuis plus de vingt ans. Ils sont les représentants de deux générations complètement opposées, mais qui ont pourtant de nombreux points en commun.

Le premier point en commun de nos invités cette semaine est le Congo. Laurent Capelluto est à Kinshasa et y passe les premières années de sa vie avant de rejoindre la Belgique où il est scolarisé. Steve Brada est né à Bruxelles, mais il est originaire du Congo et grandit à Matonge, le quartier le plus important de la communauté africaine de Bruxelles. 

Des voies différentes

Si aujourd’hui Steve Brada et Laurent Capelluto sont devenus des valeurs sûres dans leur domaine respectif, c’est parce qu’ils ont tous les deux exploré d’autres voies. Avant de devenir influenceur, Steve Brada admirait les techniques de Michael Jordan et a commencé à exceller dans le basket en reproduisant certaines de ses figures jusqu’au jour où il a été sérieusement blessé. "J’ai subi beaucoup de blessures à cause du basket et je me suis dit de me concentrer sur les vidéos" explique-t-il. Il a donc abandonné le sport et s’est concentré sérieusement sur cette deuxième passion.

Quant à Laurent Capelluto, il est fasciné par des personnalités telles que Bernard Kouchner et se lance dans des études de médecine. Il abandonne en deuxième année au moment où il doit disséquer des corps. Même schéma quand il entre en deuxième année à Solvay et qu’il doit se concentrer sur la comptabilité, il sent que ça ne lui correspond pas et qu’il est un "imposteur". Au fond de lui, il rêve de théâtre mais s’empêche de choisir cette destinée pour des raisons de prestige social. Ils ont tous les deux fini par écouter ce qui les animait et se sont lancés, à leur échelle, dans leur passion. 

Des modèles de la comédie

Le plus jeune grandit dans la pop culture américaine à l’aide d’humoristes tels que Kevin Hart et Will Smith, mais il y a un personnage qui va l’influencer particulièrement, celui de Steve Urkel dans la série américaine ‘La vie de famille’. En plus d’emprunter son prénom comme nom d’artiste, il s’inspire de ses mimiques pour ses vidéos. "Je prends ses têtes à lui des fois. On peut dire que c’est un peu grâce à lui que j’ai commencé les vidéos." dévoile-t-il. Pour le comédien, c’est Pierre Laroche qui l’initie à l’art de la scène au conservatoire à Bruxelles. "Au-delà de ce qu’il m’a apporté au niveau théâtral, il m’a donné une légitimité. Sentir ce regard sur soi, cela permettait d’évacuer toutes les questions de légitimité en tant qu’artiste, en tant qu’acteur"

Mais celui qui lui permettra de mettre un pied à l’étrier du cinéma est le réalisateur belge Sam Garbarski. Ce dernier lui donne sa chance dans son film ‘Le Tango des Rashevski’ qui lui a ouvert les portes du septième art en France. Six ans plus tard, il décroche un rôle dans ‘Un conte de Noël’ réalisé par Arnaud Desplechin. Il joue aux côtés des plus grands tels que Catherine Deneuve, Mathieu Amalric et Emmanuelle Devos. Grâce à cette première expérience, il défilera sur le tapis rouge du Festival de Cannes et reçoit le César du meilleur espoir masculin. Si Sam Garbarski a permis à Laurent Capelluto de faire ses premiers pas dans le cinéma français, c’est la nièce de Steve Brada qui pousse l’influenceur à utiliser TikTok. Il a donc commencé à poster des vidéos humoristiques plus régulièrement sur la plateforme et c’est là qu’il rencontre le succès. En deux mois, à peine, il a plus de 10.000 personnes qui le suivent. Aujourd’hui il frôle le million d’abonnés.

Deux univers opposés, un même rêve

Lorsque le jeune influenceur évoque son métier, qu’il parle d’algorithmes ou du nombre d’abonnés, Laurent Capelluto le regarde d’un air interrogateur. "Moi, ça me dépasse tout ça !" s’empresse-t-il de répliquer face au lexique des réseaux sociaux. Ce n’est que pour la sortie d’‘Into the night’ avec Netflix, en mai 2020, que ses paires lui ont conseillé d’ouvrir un compte sur Instagram. Là, encore, il semble dépassé et demande à sa fille de publier du contenu.

Pourtant le contenu que poste Steve Brada sur les réseaux sociaux n’est pas tellement éloigné du métier de Laurent Capelluto. Trois à quatre fois par jour, il publie des vidéos humoristiques où il se met en scène. Il aspire à jouer dans des comédies et à devenir acteur pour le cinéma. Si Laurent Capelluto est passé par les planches pour devenir acteur de cinéma, l’influenceur espère un jour se faire remarquer comme comédien à travers les réseaux sociaux.

La peur d’être oublié

Même si leur métier se développe sur des plateformes différentes, nos deux invités craignent la même chose : être oublié. Pour l’acteur, c’est un sentiment qu’il ressent pour tous les seconds rôles qu’il a incarnés. On se souvient de lui sans savoir d’où. Il a été cinq fois nommé comme meilleur acteur pour un second rôle au Magritte, mais jamais en tant qu’acteur principal. Grâce à ‘Into the night’ sur Netflix et en visant des productions plus commerciales, il peut enfin aspirer à ce titre. Mais, là encore, il fait face à une contrainte. Face à toutes ces séries produites par le géant américain, cela devient des produits de consommation que l’on oublie aussi rapidement après le visionnage. "D’ailleurs pour moi la saison 2 s’est construite beaucoup trop tôt parce que Netflix demandait que ça suive. Que toutes les saisons 1 doivent être suivies par des saisons 2 rapidement."

Une réalité que ressent aussi l’influenceur à l’ère d’internet. Il doit publier du contenu régulièrement et en quantité. Par jour, il poste trois à quatre vidéos. Résultat : en deux ans, il a presque accumulé 2000 vidéos sur ses comptes. "Si je ne bosse pas pendant quelques jours, je sens la différence, je sens qu’il y a moins de gens qui vont regarder, donc c’est important de poster. Si tu prends une pause trop longue les gens vont t’oublier. C’est important de rester actif."

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