Ce que vous ne saviez pas encore sur le film culte "Le Père Noël est une ordure"

Pour garantir la bonne ambiance sur le tournage, le réalisateur Jean-Marie Poiré rivalisait de jeux et d’ingéniosité. Le but ? Créer une alchimie entre les personnages, et s’assurer que les improvisations seraient intéressantes. Marie-Anne Chazel a confié, au micro d’Europe 1, que certaines scènes ont du être coupées "parce qu’on entendait Jean-Marie Poiré rire à gorge déployée". Le cinéaste décrit ce tournage comm "idyllique", "une franche déconnade", tant la bande du Splendid assurait une ambiance "fantastique". Il a même raconté avoir du mordiller des foulards pendant les prises pour éviter de les gâcher avec ses éclats de rire. Pas étonnant donc qu’il soit presque impossible de voir et revoir "Le Père Noël est une ordure" sans être hilares. 

Le personnage emblématique de Zézette est inspirée d’une SDF du quartier de Thierry Lhermitte. Les acteurs racontent qu’elle les a marqué de par son discours "improbable", sa "façon de parler" atypique. Il ne manquait plus qu’un détail pour la rendre encore plus "popu et même débile légère" : son célèbre zozottement ! C’est Marie-Anne Chazel qui a eu l’idée de ce signe distinctif, provoqué par le dentier qu’elle avait demandé à son dentiste de lui fournir. Il lui permettait à merveille de créer ce défaut d’élocution si reconnaissable. Zézette est sans aucun doute, de par sa bizarrerie tantôt agaçante, tantôt attachante, LA star du film. 

Le Splendid ne reculait devant rien et n’a pas hésité à quelque peu blasphémer le père Noël. Le titre de base du film était ainsi "Le Père Noël s’est tiré une balle dans le cul". Ce nom leur a valu bien des soucis de tournage, tant il choquait les esprits. Pendant sa production, le film a d’ailleurs été affublé d’un nom de code, "Les Bronzés fêtent Noël", tant le titre original leur mettait des bâtons dans les roues. Celui-ci a finalement été refusé, jugé trop vulgaire et problématique pour l’époque, et il a été remplacé par celui qu'on lui connaît. Malgré tout, ce nouveau titre n’a pas manqué de donner des boutons à bien des directeurs de cinéma, qui ont choisi de l’adoucir, tantôt avec un "Le Père Noël est presque une ordure" ou encore "Le Père Noël est une ordure… mais pas le vrai". Cette polémique a beaucoup amusé l’équipe des Bronzés et a très certainement participé à la popularité du film. 

Aussi culte que soit ce film aujourd’hui, il n’avait pas rencontré le succès escompté lors de sa sortie en salle, en août 1982. C’est au fil de ses diffusions à la télévision que "Le Père Noël est une ordure" va se construire l’aura qu’il possède aujourd’hui. Les punchlines qu’il contient sont devenues de grands classiques, entre le "C’est c’la, oui" ou le "ça dépend, ça dépasse".

Comme beaucoup de films français à succès, Le Père Noël est une ordure a eu droit à son remake américain. Intitulée "Mixed Nuts", cette version troque "SOS Amitié" avec… "SOS Suicide". Un choix qui rend immanquablement l’histoire plus sombre, voire glauque, pour les familles américaines. L’humour noir qui plait tant aux français n’a pas su séduire un Hollywood encore très familial. Les blagues transposées, comme celui du suicidé de la cabine téléphonique, n’ont pas convaincu. Cette adaptation n’a malheureusement pas trouvé son public et ne peut donc pas se targuer du succès que représente "Le Père Noël est une ordure".