Hitchcock ne voulait pas de la célèbre musique de Psychose !

En 1959, le cinéaste de renom Alfred Hitchcock souhaite adapter au cinéma le roman ‘Psycho’ de Robert Bloch, marqué par sa lecture. Il rencontre cependant un obstacle, et pas des moindres : la difficulté de financer un projet sombre, sanglant, voire tabou. A l’époque, le cinéma était menacé de censure par le code Hays, interdisant tout ce qui allait à l’encontre des moeurs de l’époque. Il faut dire qu’un meurtre sanglant sous une douche perpétré par un psychopathe schizophrène déguisé en vieille dame, cela avait de quoi refroidir les potentiels investissements. Hitchcock a donc du compter sur un budget particulièrement réduit pour ce film et faire avec les moyens du bord. 

La fameuse scène de la douche n’a pas dérogé à cette règle et a représenté une grande complexité pour les équipes de tournage. Il a fallu pas moins de 7 jours et 70 prises pour aboutir à ces trois minutes marquantes. Il fallait en effet rivaliser d’ingéniosité pour qu’aucune nudité ne soit montrée à l’écran. Les mouvements de caméra sont donc courts et saccadés, ce qui ne fait que renforcer la terreur de la scène. Et ce qui vient soutenir cette angoisse haletante, c’est justement la mélodie, composée par Bernard Hermann. Alfred Hitchcock avait une toute autre idée en tête : il souhaitait que cette scène ne contienne aucune musique. Elle aurait dû ainsi se dérouler dans le plus grand des silences, avec pour seuls bruits de fonds les cris de Janet Leigh et l’eau qui coule dans sa baignoire. 

Le compositeur Bernard Hermann a ainsi du convaincre Hitchcock d’inclure sa mélodie. Il lui a fait visionner la séquence, un fois soutenue par son morceau, et une fois sans celui-ci, ce qui a eu raison de la fermeté du cinéaste. Il s’est rendu à l’évidence de l’impact de la scène avec ces quelques notes glaçantes. Il faut dire que les coups d’archets du violon se marient à merveille aux coups de couteau à l’écran. Cette particularité est aussi ce qui a permis de rentrer dans le budget réduit du film : un orchestre à cordes coutait significativement moins cher qu'un orchestre de cuivres ou de percussions, régulièrement utilisés au cinéma.