'Athena', nouveauté Netflix explosive sur les révoltes de banlieue

Abdel, militaire, est rappelé du front suite au décès de son jeune frère. Il a été arraché à la vie à l'issue d'une intervention de police qui a mal tourné. Le drame déchire leur famille, entre désir de vengeance et insurection dans la cité d'Athena. Abdel tente de calmer les tensions et de gérer ses frères alors que leur tragédie, aussi personnelle que collective, provoque un véritable soulevement de leur banlieue. 

On ne peut que penser à la réalité des cités françaises en regardant 'Athena', tant la confrontation entre la police et une jeunesse en perdition est une réalité. Mais le réalisateur se défend de tout parti-pris politique : son objectif est davantage un état des lieux qu'une proposition de solution. 

Par nature, 'Athena' divise : s'agit-il d'une légitimation de la violence ou d'une simple immersion dans un quotidien sous tension ? Le sujet sensible de la relation entre les jeunes de cité et les représentants de l'ordre ne sera jamais facile à traiter. Le film 'La Haine' (1995) avait déjà suffit à le prouver. 

Entre critiques et louanges

Là où 'Athena' met tout le monde d'accord, c'est dans son esthétisme. Le film s'ouvre sur un plan séquence qui immerge immédiatement le spectacteur dans une ambiance proche des vidéos d'émeutes visibles sur les réseaux sociaux et dans les médias. La révolte des jeunes s'exprime par le feu et les fumigènes, tandis que la police tente de faire front. 

La musique étonne aussi autant qu'elle convainc. La bande son ne tombe pas dans les écueils habituels d'un film sur un tel sujet : elle évite le rap et son utilisation clichée. Gavras fait le choix d'accompagner son action de rythmes de guerre et de chants grégoriens, tout en gravité et en profondeur. C'est là que le nom du film prend tout son sens, Athena faisant tant référence à la cité fictive du film qu'à une tragédie antique. Car le conflit de classe qui est dépeint pourrait tout aussi bien se transposer à cette époque comme à d'autres. 

On pourrait reprocher au film l'utilisation de stéréotypes sur les banlieues françaises, entre trafic de drogues, cocktail molotov et populations racisées en perdition... Mais la caricature ne serait-elle pas nécessaire à toute critique ? 'Athena' illustre autant qu'il dénonce, ce qui en fait, malgré ses défauts, une oeuvre brulante à voir sur Netflix.

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