Mustii endosse le rôle de juré dans ‘Drag Race Belgique’ : "Ce n’est pas un programme réservé uniquement au public LGBTQIA+"

Cinéma | Un peu moins de huit mois après la découverte de la version française de ‘RuPaul’s Drag Race', la Belgique s'apprête à accueillir le show mondialement connu pour son univers coloré et multi-talents sur Auvio et sur Tipik et à mettre en compétition les meilleures drag queens de notre royaume. Présent aux côtés de l'influenceuse Lufy et de l'inimitable Rita Baga pour juger les prestations des candidates, toutes spécialisées dans une thématique bien particulière, le chanteur Mustii a livré à Pickx ses premières impressions sur l'émission 'Drag Race Belgique'.

De Pickx

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Bonjour Mustii ! Tout d'abord, pourquoi avoir accepté de participer à ce projet ?

Mustii : "C’est assez simple, je suis un grand fan de la scène Drag. Je vais beaucoup dans les cabarets à Bruxelles et je suivais déjà les artistes. J’étais déjà spectateur de l’émission à travers les autres franchises (USA, Canada,…, NDLR). En tant que fan, je n’ai pas beaucoup réfléchi avant de dire oui. J’étais comme un enfant dans un magasin de bonbon. Je me suis rendu avant tout au concours en tant que spectateur et fan. J’ai même parfois oublié ma qualité de juge. Je pleure d’ailleurs beaucoup dans l’émission car je me sentais comme au cabaret."

Si je ne me trompe, il s’agit de ta première expérience télévisuelle…

M. : "Effectivement, c’est tout nouveau. C’était un peu le stress, un vrai challenge, mais ça s’est bien passé et je trouvais qu’on se complétait assez bien avec Lufy. De mon côté, je gérais plus l’aspect performatif en termes de prise de conscience de scène."

Quel est ton avis sur les drag queens en général ?

M. : "Personnellement, je m’inspirais déjà de la scène Drag pour mes performances d’acteur. Et je pense qu’il y a énormément d’artistes qui s’en inspirent aussi. Elles sont souvent avant-gardistes, elles mélangent les codes, elles osent des choses qui vont à titre personnel m’aider dans l’esthétique de certains de mes projets et pour mes mood boards.

Avec les Drag, on essaye d’être le plus constructif et le plus bienveillant possible. Il y a quand même une bienveillance propre à ce programme. Parfois il y a des petites piques ou des blagues mais on sait qu’il y a de la distance et beaucoup d’ironie. Dans la version US, parfois, ça peut aller beaucoup plus loin. Mais, je le répète, derrière tout ça, il y a un vrai socle de bienveillance. Que ce soit avec les filles ou avec Rita Baga, la relation était aussi simple qu’apaisée."

Tu as déclaré dans 'Monologue' sur Pickx que tu avais du mal à te sentir crédible dans la musique à la différence du théâtre. Ta légitimité en tant que coach a-t-elle été plus facile à trouver ou restes-tu un peu intimidité face aux autres coachs comme en festival à côté des autres artistes ?

M.: "J’ai parfois plus tendance à me sentir comme un spectateur avant d’être un juge. Ca reste toujours difficile pour moi de juger mais ce sont les codes et le jeu. J’ai cependant encore le syndrome de l’imposteur, effectivement. Malheureusement, quand tu l’as, il est difficile à faire partir. Après, j’essaye d’oublier ça et d’être focus sur les raisons pour lesquelles je suis là."

Dans "Monologue", à nouveau, tu avais apprécié le fait qu'il y ait un contraste entre la fiction et le réel dans la manière de réaliser ton portrait. Retrouves-tu cela également dans Drag Race Belgique où, comme tu l'as dit sur tes réseaux, ce n'est pas qu'un divertissement ?

M. : "En effet. Je m’intéresse personnellement avant tout à l’aspect pluridisciplinaire de cette émission. À ce que les Drag proposent, la performance, le feu qu’elles ont en elles. Je suis fan de cette émission car, derrière les paillettes et l’aspect purement divertissement et coloré, il y a surtout des parcours et des gens qui s’ouvrent. 

Même s’il y a un format télé-réalité, il ne faut pas se le cacher, il y a une vraie mise en avant de parcours. J’aurais refusé toute autre émission mais c’est ce que j’adore dans celle-ci. Les gens peuvent s’identifier, cela peut parler à toute une génération par rapport à ce qui est lié à la sexualité mais pas que. Juste entendre des témoignages, très différents les uns des autres, c’est important d’avoir ça de manière mainstream en prime time sur le service public."

Le théâtre, la scène, impose une certaine rigueur. Seras-tu un juré sévère ?

M. : "On se met avant tout forcément à leur place et on sait à quel point c’est dur. Il y a tellement de choses à prendre en compte dans leur travail entre le make-up, la mode, la performance ou encore l’attitude. Il peut y avoir des choses moins réussies ou moins cohérentes en termes de look. Mais si elle parvient à le vendre, on le ressent tout de suite. Parfois, j’étais pas totalement convaincu par le look mais l’attitude était là. 

Mais j’en reviens à l’aspect spectateur, j’ai essayé d’être le plus spontané possible. Avec mes connaissances à moi et avec mon ressenti. Tout cela reste subjectif mais je pense comme un spectateur qui va à un spectacle ou au cabaret. Si je me dis que telle performance me touche moins, j’essaye d’analyser pour quelles raisons. C’est important qu’elles aient aussi des retours extérieurs mais le spectateur est de toute façon juge. Qu’on le veuille ou non."

Pourquoi ce genre de programme peut attirer le grand public selon toi ?

M. : "Ce n’est pas un programme réservé uniquement au public LGBTQIA+. C’est une discipline artistique en soi qui en mêle plusieurs. C’est du divertissement mais si on est un tant soit peu attiré par le spectacle, la danse, la musique ou la mode, entre autres, on aura envie de regarder. Et puis il y a aussi un processus d’identification. Si ça peut permettre à certaines personnes de se décomplexer et créer des vocations, c’est une bonne chose."

Resignerais-tu pour une saison 2 ?

M. : "Sauf s’ils me virent, oui (rires)."

Découvrez le premier épisode de la toute première saison de 'Drag Race Belgique' ce jeudi 16 février à 20h sur Auvio et en télévision en prime time sur Tipik ce dimanche 19 février à 21h.



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