Les cinq personnages les plus emblématiques de l’oeuvre de Kubrick

Cinéma |

Aujourd’hui, Stanley Kubrick aurait eu 95 ans. Décédé à 70 ans dans son manoir en 1999, le réalisateur a marqué le 7ème art pendant cinq décennies par son génie. Chacun de ses films étaient préparé à la perfection prenant en moyenne quatre ans. Son perfectionnisme a fait sa réputation dans l'élaboration des personnalités troublantes de ses protagonistes. Pickx vous énumère cinq personnages emblématiques de ses plus grandes oeuvres.

De Pickx

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Alice Harford - ‘Eyes Wide Shut’ (1999)

Dans le dernier film de l’oeuvre de Kubrick ‘Eyes Wide Shut’, le réalisateur aborde les thèmes tels que le mariage, la sexualité, la jalousie, le désir, la tromperie et l’identité. Alice Harford, l’épouse parfaite du Dr. William Harford est à l’origine du conflit dans le film. Le couple est joué par Nicole Kidman et Tom Cruise, alors encore mariés lors du tournage. Le fait qu’ils soient mari et femme dans la fiction et dans la réalité donne un côté presque voyeuriste de leur relation.

Alors que l’on pense tout connaître de sa moitié, Alice donne une bonne leçon à son mari qui pense avoir son épouse pour acquise. Après une soirée à fumer de la marijuana, le personnage de Nicole Kidman fait une révélation : elle a déjà envisagé de quitter son mari, sa fille, sa vie pour vivre une aventure avec un marin avec qui elle n’a seulement eu un contact visuel. Cette confession enclenchera une véritable quête existentielle auprès de son conjoint. Leur relation est mise à rude épreuve, le protagoniste tente alors de tromper sa femme, il est alors confronté à un monde nocturne de luxure, de désirs, de fantasmes et d’occultisme.

La manière dont Nicole Kidman hante son époux est plus que persuasive. Même si la réalité est différente, nous ne connaissons jamais la nature intérieure des autres personnes. Elles peuvent ressentir des sentiments paradoxaux. Pour la première fois dans un film de Kubrick, c’est la femme qui a le dernier mot.

Alex DeLarge - ‘Orange Mécanique’ (1971)

Le personnage de Kubrick interprété par Malcolm McDowell est un peu ce qu’est le Joker de Todd Philips pour nous. Alex DeLarge est devenu comme le rôle de Joaquin Phoenix, un anti-héros sombre et perturbant. ‘Orange Mécanique’ (‘A Clockwork Orange’, en anglais) est tiré du livre éponyme d’Anthony Burgess, publié en 1962. L’adaptation de Kubrick illustre parfaitement le génie du réalisateur qui offre à l’écran la possibilité de vivre dans un monde dystopique qui ressemble incroyablement au nôtre et qui pourrait être réel grâce à tous les détails crédibles de sa réalisation.

Alex DeLarge est le leader psychopathe d’un gang de jeunes délinquants appelé les « Droogs ». Lors de son temps libre, il vole, viole, assassine les gens par pur plaisir et sans aucun remords. Il est dérangeant pour le spectateur, mais il se montre également sous un autre jour dans la fiction. Doté d’une incroyable intelligence, il est éloquent et adore la musique classique. À la suite d’un meurtre brutal, il est capturé par les forces de l’ordre et sera mis derrière les barreaux.

Contre son gré, il est alors embarqué dans une expérimentation psychologique dite « thérapie par le conditionnement » qui serait censée le guérir de ses tendances violentes. Il est alors drogué et torturé pendant qu’il est forcé de regarder des images brutales. Il est donc soumis à cette technique peu conforme, sans qu’on lui donne la possibilité de se racheter. Se posent alors les questions du libre arbitre et de la dignité humaine. D’autres en revanche estiment qu’il est nécessaire de mener cette expérience afin de protéger la société des individus dangereux comme le jeune Alex. Le film met alors en question la nature de la libre volonté, la moralité et le rôle de l’État dans la réhabilitation des criminels.

HAL - ‘2001, l’Odyssée de l’espace’ (1968)

Plus de cinq décennies après sa sortie, ‘2001, l’Odyssée de l’espace’ reste toujours un film révolutionnaire sur les questions de l’intelligence artificielle au cinéma et par les effets spéciaux employés. Bien qu’il soit un ordinateur, HAL 9000 est un personnage à part entière du long-métrage. Il est chargé de diriger le vaisseau spatial Discovery One, qui part en mission vers Jupiter. Il s’agit d’une technologie hautement avancée qui permet d’interagir avec les membres de l’équipage. Il est ce que l’on voudrait que soit Alexa aujourd’hui.

Au cours de leur voyage, la machine fait preuve de comportements dysfonctionnels et l’équipage envisage de faire des réparations. À ce moment-là, l’IA commence à agir de manière hostile envers les humains. Muni d’une conscience, il est prêt à tout pour se protéger, notamment en éliminant certains membres de l’équipage. HAL devient alors un personnage maléfique qui fait peur par sa seule voix. Face à ses derniers instants, il atteint un niveau hautement humain en suppliant qu’on l’épargne et qu’il ne soit pas déconnecté.

Barry Lyndon - ‘Barry Lyndon’ (1975)

Il s’agit à la fois d’un film d’époque, d’une comédie et d’une tragédie en même temps. Adapté du roman éponyme de William Makepeace, publié en 1844, la version cinématographie que Kubrick retrace l’histoire d’un jeune homme irlandais, Redmond Barry, qui cherche à tout prix à gravir les échelons de la société du XVIIIe siècle pour devenir un gentleman.

Le travail de réalisation du film est souvent loué pour sa beauté visuelle. Grâce à sa supervision, Stanley Kubrick est parvenu à reproduire des décors somptueux presque réels de l’époque. Et afin de donner plus d’authenticité à sa fiction, il a tout tourné avec des techniques d’éclairage naturel. Pour certaines scènes, il s’est servi de bougies pour reproduire une ambiance et esthétique propre au XVIIIe siècle.

Le protagoniste, interprété par Ryan O’Neal, est un homme ambitieux et opportuniste. N’étant pas très malin, il est néanmoins incroyablement chanceux. Grâce à son physique et son éloquence, il arrivera à épouser la riche et noble Lady Lyndon (Marisa Berenson) qui lui permettra d’atteindre son statut social. Son ambition, son avidité et son arrogance lui ont permis d'arriver à ses fins, mais finiront par lui causer sa chute. Après avoir perdu un fils, une jambe et sa fortune, il finit seul et mélancolique. Le film est donc la vision tragique du réalisateur concernant la nature humaine et sa quête perpétuelle de fortune et de pouvoir.

Jack Torrance - ‘Shining’ (1980)

Trois ans après la publication du roman ‘The Shining’ de Stephen King, Stanley Kubrick a adapté l’ouvrage pour le septième art. Le film est très vite devenu culte dans le genre de l’horreur, notamment grâce à Jack Nicholson et son interprétation très convaincante de Jack Torrance. Comme à son habitude, Kubrick fait de son protagoniste, un antagoniste complexe. Même les personnages les plus vertueux ne sont pas à l’abri de subir une descente aux enfers.

À la différence du roman, Jack perd toute humanité dans sa descente dans la folie. Kubrick développe peu les raisons de l’évolution psychologique de ses personnages et le pourquoi de leurs actions. Ici, il montre juste que son personnage est déjà ravagé par la vie, et que les forces surnaturelles présentes dans l’hôtel dont il est responsable vont prendre le dessus. Il est alors amené à commettre des actes violents et meurtriers envers sa famille.

Le personnage est devenu culte dans la culture populaire notamment grâce à son expression iconique ‘Heeeeere’s Johnny’ qu’il hurle en frappant la porte avec une hache. Il est devenu un symbole de l’horreur psychologique et du thriller surnaturel au cinéma.

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