Alice on the Roof dans la peau de Meryl Streep pour 'The Voice Kids Belgique' : "Je voulais absolument avoir les enfants avec un pète au casque dans mon équipe"

Cinéma | Alors que The Voice Kids Belgique fait sa rentrée pour une deuxième saison sur La Une, Alice on the Roof prendra place pour la première fois sur le banc des coachs. L'ancienne candidate de la saison 3 de The Voice Belgique (2014), grande fan de Meryl Streep, est évidemment ravie de camper ce nouveau rôle comme elle l'a révélé en interview à Pickx.

De Pickx

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Bonjour Alice on the Roof ! Comme vous êtes une grande fan de Meryl Streep, nous avons eu l'idée chez Pickx de partir de cinq titres issus de sa filmographie afin de vous interroger sur votre prochain rôle à l'écran dans The Voice Kids. Et on débute tout de suite par 'Julie et Julia', film dans lequel elle incarne une cuisinière. Quels sont les ingrédients à réunir pour vous afin de construire une riche carrière dans la musique ?

Alice on the Roof : "Ah, j'adore le concept ! Et c'est une super question... Il n'y a évidemment pas de formule magique. Mais ce qui peut aider c'est un équilibre entre se faire confiance, écouter sa petite voix, son intuition... Il faut apprendre à la développer aussi, à développer sa créativité le plus possible. Il faut qu'il y ait le plus possible de soi dans ce qu'on fait. Que ce soit dans la musique ou dans les vidéos, les clips, les images... J'en ai fait l'expérience. Au plus on met de soi, au plus on vit super bien parce qu'on ne peut qu'être fier de ce qu'on a fait.

Il y a un mélange de ça mais aussi de pouvoir bien s'entourer. Sincèrement. On dit qu'on est la somme des cinq personnes avec qui on passe le plus de temps et j'encourage les gens à faire l'exercice. Personnellement, j'ai beaucoup de chance. J'ai croisé Vianney dans mon parcours et c'est pour moi un excellent exemple d'un artiste accompli parce qu'il fait des scènes énormes et c'est en même temps un être humain merveilleux. Il va faire en sorte quand tu le rencontres que tu aies l'impression que tu es quelqu'un de spécial. C'est chouette quand les artistes véhiculent ça aussi."

Mettre un peu de soi dans tout ce qu'on fait, c'est aussi ne pas jouer un personnage quand on est devant une caméra. C'était ton objectif avant d'intégrer l'émission ?

A.o.t.R. : "Effectivement, avec tout ce que cela implique ! (rires) Blague à part, j'ai vu au départ que ce n'était pas évident parce que, malgré tout, c'est de la télévision. Dans une conversation de tous les jours, je ne suis pas celle qui parle le plus. Mais j'ai appris à prendre ma place au fur et à mesure. Après, je ne sais pas jouer et parfois c'est embêtant. 

C'est ce que j'ai essayé de faire le plus possible aussi avec les enfants. Parfois, quand tu te retournais, tu décelais que certains avaient un petit pète au casque. Et ces enfants, je voulais absolument les avoir dans mon équipe."

Que ce soit dans 'Le Diable s'habille en Prada' ou dans 'La Dame de fer', Meryl Streep mène ses troupes avec beaucoup de poigne. Une image évidemment bien différente de ce qu'Alice on the Roof renvoie depuis le début de sa carrière. Parvenez-vous tout de même à faire preuve de fermeté, ou du moins à être critique, en préparant les enfants à la dureté du métier ?

A.o.t.R. : "Je me suis énormément appliquée mais je n'aurais pas pu le faire autrement. On a eu beaucoup de discussions avec les parents et avec les enfants pour recontextualiser l'émission. Avant toute chose, ce que l'on vit dans The Voice Kids, c'est un jeu. Mais, franchement, personne n'est tombé du ciel quand on a dit ça. Ils le savaient. 

J'ai quand même eu quelques enfants qui m'ont demandé des conseils pour continuer dans la musique. À ce moment-là, on ne peut qu'être honnête. Je leur disais qu'il fallait s'accrocher et que ce n'est pas le métier le plus facile. Il faut un minimum de confiance en soi parce que c'est un métier d'image aussi et j'ai adoré jouer ce rôle-là avec eux. On dit "Enabler" en anglais, c'est le fait de les pousser en leur disant qu'ils sont capables de le faire.

C'est un travail que l'on a dû faire avec presque tous les enfants. Au départ, quand tu es sur scène et que tu ne fais pas attention, tu peux avoir une attitude un peu trop intérieure. La grosse partie du temps, ce qu'on a fait, c'est dire : "Ce que tu fais c'est très bien mais il faut le faire à fond la caisse parce que la scène c'est à fond la caisse." J'ai beaucoup aimé le fait qu'ils soient en construction et que l'on puisse amener une petite pierre en plus à l'édifice. Et cette petite pierre là, je suis très content que ce soit l'amour d'eux-mêmes et qu'ils se disent qu'ils ont fait quelque chose de dingue en sortant de l'émission et en revoyant les images dans 20 ans."

Le film 'Mamma Mia !', sorti en 2008, mêle évidemment en tant que comédie musicale le cinéma et la musique. Deux domaines pourtant bien distincts à la base. On dit souvent de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier au début d'une carrière également. Pourquoi la diversification de l'artiste est-elle importante ?

A.o.t.R. : "Quand on parle de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier, il y a pour moi un oeuf très important : s'accompagner d'un instrument. Cela rend beaucoup plus autonome pour l'écriture d'une chanson, pour la scène... Ca aide beaucoup. Beaucoup d'enfants chantent très bien sans avoir de notion à ce niveau-là. 

J'ai adoré aussi les moments de l'émission où les chansons deviennent un peu 3D et où on peut s'éclater sur la scénographie. La styliste est géniale dans l'émission et ça me tenait aussi à coeur de partir de ce que voulaient les enfants. Certains voulaient un costume boule à facettes et évidemment qu'on l'a fait. Quand la production suit derrière, c'est incroyable et c'est là que c'est parti en cacahuète (sic)."

Les paroles sont également importantes dans la musique. Pour rester dans le contexte 'Mamma Mia', tu as écrit une chanson pour le mariage pour tous intitulée 'The Right Words'. Pourquoi est-ce important de transmettre ce genre de message dans votre métier ?

A.o.t.R. : "Bien sûr que c'est important pour nous quatre de transmettre des messages. C'est avant tout un outil. Quand on sent que l'enfant est un peu déconnecté, on le ramène tout de suite à ce que ce la musique raconte. Mais, souvent, on n'a même pas eu besoin de le faire parce qu'eux-mêmes, quand ils choisissent une chanson, elle fait parfois 100% écho avec leur quotidien. Quand un enfant saisit ça et commence un processus de se soigner par la musique c'est vraiment beau à voir. 

J'étais contente de pouvoir aider à ce que ça ait lieu. Les enfants vivent parfois des choses pas cool dans les écoles, ils peuvent être durs entre eux. Mais, heureusement, on en parle de plus en plus et ils peuvent l'identifier plus facilement. Ce n'était pas nécessairement voulu de mettre les pieds là-dedans mais cela ramène les enfants à leur quotidien quand ils chantent une chanson en particulier. Il y a aussi des enfants qui commencent à écrire des paroles. Je pense que cette génération-là comprend que la musique peut servir aussi à faire passer des messages."

Peu de personnes le savent mais Meryl Streep a également prêté sa voix à Jessica Lovejoy, l'éphémère amie de Bart Simpson dans 'Les Simpson'. À l'image de la série animée qui excelle dans le domaine, quel est le plus gros stéréotype qu'il faudrait déconstruire sur le statut d'artiste ?

A.o.t.R. : "Il y en a plusieurs qui me viennent en tête. Déjà "être connu", ce n'est pas un métier. Je rencontre souvent des gens, pas nécessairement des enfants, qui ont envie d'être dans la lumière. Ce n'est pas forcément conscient de leur part. Il y a parfois un besoin de reconnaissance ou des frustrations parce qu'ils ont la sensation de ne pas avoir été écoutés. À mon échelle, c'est tout petit et j'ai un aperçu de ce que c'est mais ce n'est pas parce qu'on est visible que ça rend heureux. Au contraire, ça met parfois une loupe sur les problèmes. 

Il y aussi le stéréotype selon lequel il faut être malheureux pour être créatif. Ou même bordélique...Je vais avoir les parents sur le dos en disant ça (rires). Pour en revenir au fait d'être connu, il faut faire attention aussi aux réseaux sociaux et être bien conscient que c'est avant tout un outil. C'est une extension mais ce n'est pas l'entièreté de ce que l'on est."

Le dernier film évoqué, ce n'est pas le plus connu de la filmographie de Meryl Streep, il s'agit de 'A.I. Intelligence artificielle'. Cela nous transporte évidemment en plein dans l'actualité. Quelle va être pour toi la place à l'avenir de l'intelligence artificielle dans la composition des futurs artistes ?

A.o.t.R. : "C'est une vaste question ! C'est très intéressant car il se fait que mon père, qui fait un métier que je n'ai jamais compris, travaille depuis des années sur l'intelligence artificielle avec des chercheurs à l'Université de Mons. J'en parle donc souvent avec lui. On a souvent l'impression que c'est une rivalité humain VS machine. Il faudrait peut-être plus le voir comme étant l'humain VS l'humain + la machine. Ce fantasme selon lequel la machine va prendre le contrôle du monde, a priori nous ne sommes pas là-dedans.

Effectivement, ça chamboule nos métiers. Pour l'instant, je ne sais pas si les chanteurs sont tout à fait concernés mais c'est sûr qu'on va l'être d'une manière ou d'une autre parce qu'ils peuvent écrire des textes, reproduire des voix... Au départ, ça crée un phénomène d'étonnement. Mais, qu'est-ce qui fait qu'on aime bien une oeuvre ? Je pense que c'est le fait que l'on peut se projeter à la place de la personne. C'est surtout le côté humain. 

Personnellement, je suis en train de l'utiliser pour construire mon concert. Il va y avoir de la projection pendant mes concerts et je vais projeter des images qui n'existent pas. De base, ça aurait dû prendre des heures et des heures à faire avec Photoshop... Mais je travaille avec un étudiant de la Cambre qui se spécialise là-dedans. J'ai trouvé ça génial quand il m'a montré son travail car il utilise l'intelligence artificielle pour générer du contenu mais ça reste complètement son regard et son impression. On sent qu'il y a sa patte derrière. Evidemment, on s'en reparle dans 5 ans car ça va encore évoluer..."

Suivez chaque mardi soir à 20h25, à partir de ce 19 septembre, la deuxième saison de The Voice Kids Belgique sur La Une.

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