'L'Étrange Histoire de Benjamin Button' : 15 ans après, le film reste révolutionnaire

Cinéma | 'L'Étrange Histoire de Benjamin Button' est sorti il y a quinze ans en salles, et la technologie qui le sous-tend reste toujours une prouesse remarquable. David Fincher était l'homme idéal au bon endroit pour porter l'histoire à l'écran, notamment en relevant les défis technologiques liés au processus de vieillissement inversé du personnage principal.

De Pickx

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Benjamin Button a d'abord vu le jour en 1922 dans une nouvelle de F. Scott Fitzgerald, surtout connu en tant qu'auteur de 'Gatsby le Magnifique'. Alors que ce dernier roman a été adapté plusieurs fois au fil des décennies, il s'est avéré alors impossible de porter 'L'Étrange Histoire de Benjamin Button' à l'écran. Le personnage principal naît en effet dans le corps d'un homme extrêmement âgé et finit par mourir en tant que nouveau-né. La technologie nécessaire pour représenter cela visuellement n'existait tout simplement pas à l'époque.

En 2008, une adaptation cinématographique du récit est finalement sortie. Brad Pitt a tenu le rôle principal, sous la direction de David Fincher. Les deux avaient déjà collaboré sur des films tels que 'Seven' et 'Fight Club' et se comprenaient donc parfaitement. Fincher était l'homme idéal pour réaliser ce film, notamment en raison de sa maîtrise des effets spéciaux générés par ordinateur (CGI).

Quand on évoque les CGI à Hollywood, on pense immédiatement aux films spectaculaires à la Michael Bay ('Transformers', 'Armageddon'). On oublie souvent que le réalisateur de drames et de thrillers, Fincher, est un maître dans l'utilisation d'images générées par ordinateur en combinaison avec des images réelles. Les effets pratiques sont presque absents de ses films, et pourtant, on n'a jamais l'impression qu'une image est irréaliste, contrairement au travail des Michael Bay de ce monde.

Discret

Dans le film de Fincher 'The Social Network', il y a plus de plans avec des effets générés par ordinateur que dans le film 'Godzilla' de 2014. Dans 'Zodiac', presque toutes les scènes extérieures ont en réalité été tournées à l'intérieur d'un studio. Dans 'Millénium : Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes', chaque goutte de sang a été ajoutée numériquement. Mais personne ne devinerait cela en regardant les films de Fincher.

Tout cela pour dire que David Fincher est un maître dans l'utilisation discrète des CGI et des effets numériques. Il a appris à les utiliser lorsqu'il travaillait pour la légendaire société d'effets spéciaux ILM sur des blockbusters tels que 'Le Retour du Jedi'. Et est, par là, devenu un pionnier dans l'utilisation d'effets spéciaux dans ses propres films.

Cela nous amène à 'L'Étrange Histoire de Benjamin Button'. Lors de la production du film au milieu des années 2000, la capture de mouvement, où quelques points sur le visage et le corps d'un acteur sont suivis, était déjà une technique bien connue. Cependant, le résultat était toujours un peu raide et artificiel, ce qui n'était pas acceptable pour Fincher. Le personnage de Brad Pitt devait être un enfant avec l'apparence d'un octogénaire, et inversement, un vieillard avec l'apparence d'un nouveau-né. Si ces effets n'étaient pas impeccables, le film risquait d'être ridicule.

Révolutionnaire

Fincher a fait appel à l'aide de Steve Perlman, alors à la tête de son entreprise Reardon, un révolutionnaire de la technique de capture de mouvement. Au lieu d'appliquer quelques points sur le visage de l'acteur et de les suivre, il pouvait recouvrir l'acteur d'une sorte de poudre réfléchissante, permettant aux caméras numériques de suivre non pas des dizaines, mais des milliers de points. Fincher a utilisé cette technique pour créer les scènes de capture de mouvement les plus détaillées jamais vues au cinéma.

Cette prouesse technologique a été récompensée par trois Oscars, ceux des meilleurs effets visuels, de la meilleure direction artistique et du meilleur maquillage. De plus, le film a été nominé dans dix autres catégories, dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur principal (Brad Pitt) et meilleure actrice dans un second rôle (Taraji P. Henson). Une critique du New York Times déclarait : "Fincher a ajouté une dimension délicate et gracieuse à la cinématographie numérique. Le film doit beaucoup à ses prédécesseurs tels que 'Minority Report', 'Le Seigneur des Anneaux' et 'Forrest Gump', mais c'est précisément par sa subtilité qu'il constitue l'exemple le plus enchanteur de la combinaison d'images numériques et réelles."

D'autres films à succès de David Fincher, comme 'Fight Club' et le tout nouveau 'The Killer', sont disponibles sur Netflix. En savoir plus sur Netflix chez Proximus Pickx.

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